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Choses Publiques

26 octobre 2014

Pourquoi, malgré tous les machins à Responsabilité, les chocs en tout genre et les aumônes du gouvernement, je n'embaucherai pas

Je suis un chef d'entreprises, passées d'un effectif de 43 à 18 en un peu plus de 2 ans.

La crise est passée par là, et nous avons dû rationnaliser, nous restructurer, nous recentrer sur les activités rentables, licencier, et tenter de faire tenir l'esquif dans la tempête.

L'horibilis année 2012 a été l'année de la constatation d'énormes pertes, et de l'injection de capitaux des associés dans les sociétés, jusqu'à en vider les fonds de poches, et s'exposer aux banques auxquelles nous avions cautionné tous les emprunts et découverts. 2013 a constaté la chute du chiffre d'affaires, et une perte plus conenue, grâce aux efforts sur les coûts et les charges.

2014 sera équilibrée, et 2015 devrait être une année correcte.

Compte tenu du travail de fond, nous aurons un carnet de commande rempli pour les 12 prochains mois. Un exploit ! Un réconfort, un salut... Nous allons avoir beaucoup de mal à faire face à l'afflux de travail : des heures supplémentaires, de l'externalisation, de la hiérarchisation des tâches.

Mais nous n'embaucherons pas.

N'en déplaise à nos gouvernants, cela n'est pas possible.

Ni avec le CICE qui va nous conforter de 7 ou 10.000 €, ni avec le choc de simplifaction, ni avec le Pacte de responsabilité, ni avec les marques nouvelles d'amour de notre Président.

Et ce n'est pas la rancoeur, du reste légitime, qui nous dirige dans ce sens là.

Mais après avoir été stigmatisés (tant pis), taxés (tant pis) il aurait au moins fallu que l'on sache à quoi s'attendre.

Or, depuis deux ans et demi, nous ne savons pas comment seront traitées les affaires dans le mois ou le trimestre qui suit : des annonces de texte sans suite, ou avec des suites partielles, des lois passées, mais pas les décrets, ou des retours sur des textes votés.

Ca vaut pour l'entreprise comme pour les citoyens : nous ne savons qu'une chose, c'est que rien n'est stable.

Ce n'est pas d'aumône, dont nous avons besoin. C'est de savoir si la fiscalité, la législation seront stables, si nous pouvons vendre à nos clients en confiance. ET CE N'EST PAS LE CAS.

Qu'il faille baisser les charges (salariales, surtout, pour qu'au moins on paie en net correctement les salariés, qu'ils aient un intérêt au travail), qu'il faille drastiquement faciliter l'accès à lembauche et la formation en facilitant les ruptures, c'est absolument évident.

Car, je n'embaucherai pas puisque je ne sais pas garantir de travail plus de 6 ou 8 mois. Et que si je ne parviens pas à apporter du travail à l'entreprise et aux salariés, je serai le responsable de la rupture de travail que l'on me fera payer (financièrement et psychologiquement).

Je n'ai pas confiance dans ce gouvernement, dans ce parlement qui n'a pas de ligne directrice claire, et qui vote des amendements les 30 décembre pour l'exercice qui vient.

Qu'il prenne des mesures que je réprouve, je ferais avec. Mais qu'il prenne des mesures claires, qu'ils les appliquent et les assument.

Et qu'il arrête avec les pactes, les chocs, les crédits, les grandes formules : les entreprises n'ont besoin que de clarté, de stabilité et de confiance.

Je n'embaucherai pas. Je ne créerai pas plus de richesse, ni pour l'entreprise, ni pour la France. Je ne contribuerai pas à plus de construction. Parce que l'Etat n'assume pas son rôle primordial : créer un environnement de confiance.

Et au lieu de me morfondre et de me contenir, si cet environnement ne change pas, si un climat stable et confiant ne revient pas en France, alors sans doute irais-je moi aussi en chercher un autre ailleurs.

Et je n'y réclamerais aucune aumône, aucun Pacte ou choc : juste du bon sens et de la confiance.

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12 octobre 2014

Fixer le temps de travail en fonction de l'âge : pas d'égalitarisme, se conformer à la réalité est plus efficace et solidaire.

Travailler autant que travaillent les étudiants en école de commerce, université ou écoles d'ingénieur, pour venir se reposer à 35 heures par semaine dès qu'ils entrent dans la vie active est un révélateur du décalage entre les capacités, les moyens qu'ils ont, et ce que leur demande notre "marché du travail".

Et il en existe beaucoup de "révélateurs" de ce type : les plus âgés, fatigués et lassés de leur boulot, les précaires, inquiets de trouver un emploi si difficile à mettre sur ce fameux marché...

Commencer de plus en plus tard la vie active, la terminer réellement si tôt (l'âge légal de la retraite recule d'autant que les départs en pré-retraite ou chômage définitif arrivent de plus en plus tôt).

Les jeunes ont envie de travailler, dans la force de l'âge, avec les envies de fonder leur foyer, leur carrière, et l'énergie propre à leur âge, mais on les plafonne à 151 h par mois.

Des heures supplémentaires ? plafonnées également.

Les plus âgés sont fatigués ? on les exclut de la vie sociale. Que deviennent tous ces retraités, 6 mois après leur départ en retraite. Qui n'a pas autour de lui, un jeune retraité qui déprime, et progressivement s'efface de la vie sociale, une ombre qui s'estompe.

Travailler 35 heures par semaine, qui que l'on soit, quoi qu'on veuille, et quels que soient nos moyens, envies et ambitions, c'est frustrant, et anti productif au sens propre.

D'ailleurs et pour preuve, les libéraux et indépendants ne plafonnent pas leur activité à 35 h.

Le travail crée le travail ! En travaillant 15, 20 % de plus, vous gagnez plus, vous consommez plus, vous augmentez vos besoins et vos envies que vous achetez. Si vous pouvez travailler davantage, vous solliciterez quelqu'un pour le ménage, le jardin ou  le repassage, si vous gagnez davantage, vous inscrivez vos enfants dans des activités supplémentaires, avec plus de moyens, vous consommez, investissez ou épargnez plus.

Il faut entendre l'objection, la suspicion de contrainte, les situations de servilité que pourraient subir des salariés, et il faut trouver à atténuer ces risques. Mais ces risques ne doivent pas entraver la possibilité d'étendre les amplitudes de travail.

Intéressons nous à une répartition différente du temps de travail tout au long de la vie active et des cotisations sociales correspondantes.

39 h jusqu'à 55 ans, pour considérer être à temps plein pour les cotisations, et les heures supplémentaires libres (limites de 15 à 25 % par exemple), 30 h par semaine entre 56 et 60 ans : on est alors à temps plein au regard des cotisations, puis 24 h à 65 ans, et 19 h ensuite.

Ainsi, libre à chacun de partir plus tôt ou plus tard à la retraite, en fonction de son état de santé et de ses envies.

Mais entre temps, reconnaître que la collecitvité peut assumer l'affaiblissement de ses ainés, et les faire prendre en charge par la vigueur des plus jeunes, dont une grande partie n'aura pas froid aux yeux à l'idée de travailler 50 h !

II s'agît là d'une vraie solidarité générationnelle, et d'un moyen tout autant de libérer des énergies pour les plus jeunes, prendre en compte la fatigue ou l'usure des plus anciens sans les isoler ou les extraire de la vie sociale.

L'égalité à parfois des effet pervers : lisser tout le monde à 35 h frustre les jeunes, et fatigue les plus anciens. La prise en compte réelle de la situation de chaque génération conduirait à moduler le temps de travail et des quotas de cotisations pleines en fonction des âges.

Espérons qu'on ne se bornerait pas à opposer les funestes droits acquis à ce type de suggestions !

8 octobre 2014

Ce n'est pas de compassion dont a besoin le plus faible, c'est de respect et de confiance !

En politique, le moteur compassionnel, atavisme judéo-chrétien sans doute, entraîne des comportements et des conséquences non souhaitées, ni par le puissant élu, ni pas le faible administré...

Puisque l'élu croit devoir être omnipotent, omniscient, il s'est arrogé la responsabilité, l'obligation de pourvoir à tous les soucis des électeurs qui le sollicitent...

Besoin d'aide quand j'ai des enfants, besoin d'aide quand je n'ai pas de travail, besoin d'aide quand je suis malade, lorsque je suis pauvre, lorsque je homosexuel, illétré, non mobile, non formé, catholique, diabétique, sportif, commerçant, riche, handicapé....

Quand mon voisin m'ennuie, quand mon entreprise délocalise, quand  il n'y a pas de place en crèche, que ma voiture pollue, que j'ai peur de demain...

Et l'élu veut répondre à tout : il est bien intentionné, l'élu. Il est élu, il sait comment tout ça fonctionne, il saura faire, alors que son pauvre administré... Que c'est compliqué, pour lui !!

Alors, l'élu, c'est plus fort que lui, même s'il ne tape plus sur l'épaule de Job, il va se susbtituer... Il va trouver la, les solutions. Il va user de son pouvoir, de ses connaissances, de sa compétence pour aider son électeur en difficulté.

Ce faisant, il soigne sa compassion, entretient son égo, déploie souvent des moyens publics pour y parvenir...

On ne voit alors plus qu'on fait pour l'autre, à la place de l'autre. Comme s'il était incapable d'affronter les difficultés de cette société.

Pourtant, comme pour l'apprentissage de la pêche, bien plus pertinente que le don de poissons, chacun d'entre nous a surtout besoin de confiance en nous-mêmes, dans notre capacité à trouver des solutions autrement qu'en les sollicitant auprès du grand sachant.

De la solidarité, du respect, de la confiance, puis des informations, de l'entraide.... ça a tellement plus de valeur et d'intérêt, d'efficacité que l'entretien de l'égo du Maître.

Combien de français aurons nous ainsi alliénés, qui auront perdu confiance en eux, et progressivement, respect et dignité.

Cette caste informelle, apte à évoluer dans ce monde qu'elle a complexifié, se rend-elle compte qu'elle accentue l'exclusion de tous ces administrés auxquels elle consent l'aumône de leur savoir et de l'argent public ?

Avec du respect et de la confiance, l'énergie se décuple.

"Je n'ai pas forcément votre solution, il y a telles et telles pistes et suggestions. Mais je sais que vous y parviendrez, et avec notre soutien collectif ou non, vous serez fier et digne d'y être parvenu".

C'est vrai que c'est plus dur que : "Faîtes moi confiance, je vais voir ce que je peux faire pour vous" (avec les moyens des autres).

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